Les quantités de poissons comptabilisés sous le sonar du bateau de l’INRAE sont 3 fois plus élevées entre 2020 et 2022 qu’entre 2010 et 2016. Malgré tout, les lavarets, en nombre, sont petits et parfois maigres. Petits mais pas plus jeunes.
Les lectures d’écailles réalisées par l’INRAE et le CISALB afin de déterminer l’âge et la croissance du poisson, montrent qu’un lavaret de 2 ans mesurait en moyenne 38 cm dans les années 2010 et qu’il n’en mesure plus que 36 en 2022. Les lavarets passent donc à travers les mailles des filets et 90 % des poissons capturés à la ligne par les pêcheurs amateurs sont remis à l’eau. Ces poissons ont néanmoins accompli leur mission : celle de régénérer le stock et assurer la survie de l’espèce en s’étant reproduit au moins une fois. Les géniteurs de lavarets présents sur les frayères en décembre-janvier sont âgés de 2, 3, 4 ans comme il y a 10 ans, ils sont juste plus petits.
En termes de gestion halieutique, il ne serait donc pas incohérent de diminuer provisoirement la taille légale de capture et les mailles de filets, afin de pouvoir exploiter les mêmes âges qu’auparavant et éclaircir un peu les rangs pour re dynamiser la croissance de l’espèce.
La cause de cette baisse de croissance est multiple mais une diminution de la part de plancton animal (proie de prédilection des lavarets) au milieu du printemps, période à laquelle le lavaret fait son pic de croissance, est une des hypothèses prioritaires. Cette assiette alimentaire plus faible est, en plus, à partager avec un nombre record de lavarets dans le lac et d’autres espèces planctonophages telles que la perchette et le gardon.