Les travaux de la Leysse 2016-17

Après les travaux réalisés en 2015-16, entre le pont des Allobroges et le pont SNCF (sur 1,7 km), Grand Chambéry a engagé en 2016-17 des travaux similaires entre le pont SNCF et l’aval du pont de l’autoroute sur 2,8 km.

Le confortement et la reconstruction de digues

Les digues existantes ont été construites il y a 150 ans. Ces ouvrages anciens ne répondaient plus aux critères de sécurité exigés pour contenir les très fortes crues, d’autant que la population exposée en cas de rupture de digue a augmenté avec le temps. Les digues actuelles étaient peu étanches, hétérogènes et instables. Elles étaient fragilisées par les arbres qui avaient poussé dessus. En effet, le basculement d’arbre pouvait entrainer une partie de la digue et les nombreuses racines la traversant rendaient l’ouvrage poreux et vulnérable en cas de très forte crue.

Les nouvelles digues ont été réalisées avec des matériaux très imperméables (limon, argile), mis en œuvre et compactés pour garantir les résistances mécanique et hydraulique de l’ouvrage lors des crues.

Par ailleurs, tous les réseaux (eaux usées, eau potable, électricité, fibre optique, téléphonie) présents dans les anciennes digues ont été volontairement dévoyés pour être sortis des nouvelles digues. C’est le cas, par exemple, de la conduite d’eaux épurées de 1,20 mètre de diamètre qui a été dévoyée sur 800 m, entre le pont de l’avenue Jean Rostand et le pont de l’échangeur.

Enfin, pour garantir la pérennité de la digue dans le temps, aucun arbre n'a été planté dessus et un grillage anti-fouisseur a été installé sur son parement aval.

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L’élargissement de la Leysse

Sur certains secteurs, la section de la rivière n’était pas suffisante pour contenir les très fortes crues. Il subsistait localement des risques de débordement de la Leysse par-dessus ses berges, avec des menaces de ruptures brutales de la digue et des submersions rapides des terrains adjacents.

Pour augmenter la section de la rivière dans ces secteurs critiques, la rivière a été localement élargie. Lorsque les abords de la rivière étaient peu contraints par des infrastructures existantes (routes, pistes cyclables), il a été possible d’élargir au maximum la rivière pour lui donner plus d’espace et améliorer son fonctionnement écologique. L’augmentation de la section d‘écoulement a permis aussi d’agrandir le corridor écologique, au bénéfice de nombreuses espèces végétales et animales.

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La diversification des habitats aquatiques

Les travaux de diversification prévus sur ces 2,8 km de rivière sont comparables à ceux effectués en amont, au droit du parc d’activité de la Leysse. Il s’agissait de réaliser, en alternance sur les rives et au centre du courant, des fascines végétales et des atterrissements de galets végétalisés. L’objectif a été de diversifier l’écoulement pour que les hauteurs d’eau et le courant soient constamment variables. Ces petits aménagements ont permis aux galets et graviers circulant dans la Leysse de se répartir de manière plus hétérogène dans le fond.

Cette diversité de granulométrie et d’écoulement associée à une végétation plus proche de la rivière ont permis à de nombreux poissons, dont la truite, de disposer d’habitats très favorables pour leur reproduction et leur croissance. Enfin, en concentrant les faibles débits dans un lit plus étroit que celui actuel, ces aménagements permettront aux poissons et autres espèces aquatiques de mieux résister en cas de sécheresse.

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La reconnexion de la Leysse avec ses zones humides

L’endiguement de la Leysse, réalisé il y a 150 ans, a eu pour effet néfaste de déconnecter la rivière de ses annexes humides. La rivière a ainsi perdu tous les bénéfices de l’étalement des crues dans ces zones humides adjacentes : épuration de l’eau par la végétation, écrêtement des crues, sédimentation des fines par le ralentissement du courant, développement d’un corridor écologique propice à de nombreuses espèces.

Les travaux ont permis de reconnecter la Leysse avec près de 5 hectares de zones humides. Ces sites à grande vocation écologique sont désormais gérées avec le Conservatoire d’Espaces Naturels de la Savoie. Le secteur le plus emblématique est situé à l’aval de la passerelle du Pré Marquis où la digue rive gauche a été repoussé de 70 m pour permettre à la Leysse de « méandrer » dans un espace plus vaste de 500 mètres de longueur.

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La végétalisation des berges et du lit

Le chantier a débuté par d’importants travaux forestiers qui ont mis à nu des espaces importants, visibles depuis la piste cyclable et la voie rapide. Les impacts écologiques et paysagers de ces déboisements étaient inévitables et réglementairement autorisés. Ils ont été très rapidement compensés par les nombreuses plantations et végétalisations prévues à l’automne 2016 et 2017.

A l’instar des travaux effectués en 2006-07 dans la Leysse entre la rue de Serbie et la place de la Libération, ainsi que ceux réalisés en 2015-16 au droit du parc d’activité de la Leysse, la végétation reprendra rapidement et efficacement sa place. Sur ce dernier secteur, 320 arbres, 1 200 arbustes, 4 000 boutures et 1 500 micropieux ont été plantés. 

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Pour une rivière + sûre et + vivante

Le chantier en chiffres :

  • 2,8 km de travaux
  • 12 880 000 € de dépenses
  • 8 150 000 € de subventions : 4 800 000 € (Etat), 3 000 000 € (Agence de l’eau), 350 000 € (Région)
  • 7 200 personnes (habitants ou employés) protégées contre la crue centennale
  • 300 millions d’euros de dégâts potentiels économisés
  • 2,8 km de rivière restaurée
  • 5 hectares de zones humides créées

Définitions

Aval et amontCorridor écologiqueCrue centennaleFascines végétales

Les travaux sur la Leysse ont eu un double objectif :

- Permettre à la crue centennale de s’écouler dans la rivière sans générer d’inondation dans les zones d’habitation et les zones d’activité économique adjacentes,
- Restaurer la morphologie de la rivière, canalisée et enserrée entre deux digues depuis plus de 150 ans.