Les digues du Sierroz confortées à Aix-les-Bains

Les travaux entrepris sur 400 mètres entre le pont Rouge et celui de la voie ferrée étaient attendus depuis longtemps. En fait depuis 2013, l’année où le Plan de Prévention du Risque Inondation d’Aix-les-Bains classe logiquement en zone rouge (inconstructible) les zones habitées situées derrière les digues. En effet, la hauteur et la solidité de ces digues n’était pas suffisante en cas de forte crue. Il fallait donc envisager un confortement de grande ampleur. Après une longue période d’études et d’investigations, les travaux ont eu lieu durant l’été 2019.

Des digues insuffisantes qui menacaient 1 000 personnes

A l’aval du pont Rouge, le Sierroz a été endigué avec un perré (pierres taillées) datant de 1890. Les investigations géotechniques ont montré que les digues, tant en rive gauche qu’en rive droite, étaient fragiles et susceptibles de rompre en cas de très forte crue. Les calculs hydrauliques, quant-à-eux, montraient que le sommet des digues était localement trop bas pour contenir la crue en amont du pont SNCF.

Une rupture brutale d’une portion de digue en période de crue aurait des conséquences dévastatrices, voire mortelles, pour les habitants situés derrière. Des centaines d’habitations regroupant près de 1 000 personnes seraient potentiellement touchées par une inondation soudaine.

Travaux du Sierroz©Cisalb
Travaux du Sierroz

Un confortement par rideau de palplanches métalliques

L’idée de reconstruire les digues sur place a été rapidement écartée compte tenu de la proximité des habitations et du risque encouru en phase chantier. La solution choisie a donc été de créer un rideau de palplanches métalliques (enfoncées de 5 à 10 m de profondeur dans l’axe de la digue) sur les deux rives du Sierroz. Cette solution permet à la fois de conforter la stabilité des digues et de remonter localement le niveau de protection.

Pour enfoncer des palplanches de cette hauteur et de ce poids, il a fallu une grue de 90 tonnes qui a circulé dans le lit de la rivière, pendant près de 4 mois.

Une préparation et une mise en œuvre méticuleuses

Pour réaliser ce rideau en acier, il a fallu préalablement couper et évacuer tous les arbres sur le linéaire d’intervention. Ensuite, il a fallu monter une installation de chantier permettant l’approvisionnement en toute sécurité de 800 tonnes de palplanches en centre-ville. Enfin, il a fallu créer une piste de chantier de 300 mètres de longueur dans le lit du Sierroz, pour permettre à la grue de 90 tonnes et son marteau de 6 à 8 tonnes de battre des palplanches de 1 à 2 tonnes chacune en tout point.

En fonction de la nature du sol et de la proximité des habitations, les techniques de battage ont été adaptées (battage et/ou vibrofonçage), conformément à la réglementation.

Une fois terminés, les deux rideaux de palplanches ont été arasés au chalumeau à la cote du projet et habillées par des cages en acier remplies de galets.

Création de la piste de chantier©CisalbCréation de la piste de chantier
Arasage des palplanches©CisalbArasage des palplanches
Mise en place des gabions©CisalbMise en place des gabions
Finition du sentier©CisalbFinition du sentier

Un suivi minutieux des vibrations

Le battage de palplanches est une activité encadrée par des normes vibratoires strictes. Pour se prémunir contre tout recours, et protéger les biens des riverains, le CISALB a mis en œuvre une procédure spécifique : le référé préventif. Un expert en vibration a été désigné par le tribunal pour inspecter toutes les habitations proches du chantier, avant son démarrage, et installer des jauges sur toutes les fissures existantes.

Certaines habitations ou annexes jugées très sensibles ont fait l’objet de travaux de sécurisation (étais, cerclage des cheminées, etc.) définis par l’expert et de recommandations vibratoires.

Les vibrations ont été enregistrées tout au long du chantier pour adapter les techniques de battage. Une sirène sonore signalait les dépassements de seuils. L’expert a eu accès aux enregistrements en continu des vibrations pour s’assurer du non-dépassement des seuils fixés dans le référé préventif.

Une fois terminé, l’expert a relevé toutes les jauges et constaté l’absence de déplacement. Il a produit un rapport qui a été envoyé au tribunal et à tous les propriétaires concernés.

Géophone, pour la mesure des vibrations©CisalbGéophone, pour la mesure des vibrations
Renforts de garage individuel en préventif©CisalbRenforts de garage individuel en préventif
Jauge sur des fissures déjà existantes©CisalbJauge sur des fissures déjà existantes

Une restauration des sentiers et des habitats piscicoles

Ces travaux ont aussi été l’occasion d’améliorer les cheminements le long du Sierroz et la qualité écologique de la rivière.

La création de fascines végétales dans le milieu de la rivière vont permettre d’améliorer les habitats aquatiques et notamment celui de la truite lacustre. La création de banquettes alternées favorise l’oxygénation de l’eau. Enfin, la plantation de boutures de saules, dans ces banquettes, formeront à termes un corridor végétal indispensable pour conserver un peu d’ombre et de fraicheur durant nos étés caniculaires.

Mise en place des fascines végétales©CisalbMise en place des fascines végétales
Début d'une reprise végétative©CisalbDébut d'une reprise végétative
Vue de l'amont©CisalbVue de l'amont
Les fascines, quelques mois après installation©CisalbLes fascines, quelques mois après installation

Définitions

PPRI : Plan de Prévention du Risque InondationPalplancheFascines végétales