Chantier de restauration pour la franchissabilité piscicole sur la Leysse

Ce chantier, situé en amont de Chambéry vise à supprimer 6 verrous à la circulation des poissons dans la Leysse.

Depuis le secteur des Barillettes jusqu’à l’entrée de la ville de Chambéry, la Leysse franchit successivement 6 seuils très anciens constituant une série de marches d’escaliers hautes de 1,80m à plus de 2,5m. L’objectif de ces seuils est de maintenir le profil en long de la rivière, c’est-à-dire l’altitude du fond du lit pour éviter qu’il ne s’abaisse rapidement lors d’une crue, mettant en danger les digues situées sur chaque rive.

La Leysse est une rivière classée qui impose règlementairement au propriétaire de seuils de les rendre franchissables pour les poissons. En effet, les truites et autres espèces piscicoles ont besoin de remonter les cours d’eau pour se reproduire et ne sont pas capables de remonter des marches aussi hautes. C’est un obstacle infranchissable.

Ce chantier a donc un objectif et il est écologique : il s’agit de supprimer 6 verrous à la circulation des poissons.

Une étude comparative des différentes options

En 2019, le CISALB a commandé une étude visant à analyser toutes les options possibles pour rendre ces seuils franchissables par les espèces cibles (truite, chabot…). Différentes options d’aménagement ont été étudiées et les 3 qui ont fait l’objet d’une étude de faisabilité sont :

  1. Suppression totale des seuils et reprise totale du profil en long de la rivière
  2. Suppression partielle des seuils, c’est-à-dire réduire en partie la hauteur du seuil et aménager une rampe pour compenser le reste de la chute
  3. Maintien du seuil en place et création d’une rampe dont la pente est au maximum de 5% pour permettre aux poissons de remonter le courant.

La première conséquence des solutions visant à réduire totalement ou partiellement la hauteur des seuils est une déstabilisation totale du lit, des berges et pieds de digues. Au risque de voir les digues érodées et déstabilisées. Pour contrer cet effet, il faut donc renforcer les berges, avec un impact écologique et financier important. De plus les seuils par leur présence participent à l’alimentation en eau de la nappe de Chambéry.

Face à ces constats, c’est le maintien des seuils en place avec aménagement d’une rampe en rochers qui a été décidée en collaboration avec l’Agence de l’eau, principal partenaire financier de l’opération, l’Office Français de la Biodiversité, la Fédération départementale de la pêche et des milieux aquatiques et les services de la Direction départementale des territoires de la Savoie.

Option retenue : une rampe en rochers

C’est donc une rampe en rochers qui est installée au niveau du seuil pour transformer une chute d’eau de plus d’un mètre de haut en un lit ne dépassant pas 5% de pente.

La rampe est conçue pour résister aux crues, elle est dessinée de manière à concentrer les eaux en son centre pour que, même lors des faibles quantités d’eau, il y ait le plus longtemps possible assez d’eau pour permettre la circulation des poissons.

Pour rattraper le dénivelé, en respectant une pente de 5%, certaines rampes font jusqu’à 90 mètres de longueur.

Planning de chantier

Les 6 seuils seront traités par groupe de 3 sur 2 ans.

Entre septembre et décembre 2021

Afin de n’impacter la voie verte le long de la Leysse qu’une seule fois, les 3 seuils situés le long de la RD1006 seront aménagés entre septembre et octobre 2021. Les 3 autres seuils seront aménagés en 2022.

Pour des raisons de sécurité et pour les besoins du chantier, la voie verte le long de la Leysse ainsi que la passerelle Gilles Boisvert sont fermées. Une déviation par l’avenue de Chambéry est mise en place avec un fléchage pensé avec les associations de cycles et le service transport de Grand Chambéry.

Pour respecter la période de fraie du poisson, et conformément à la loi sur l’eau et les milieux aquatiques, le chantier sera mis en pause de novembre 2021 à mai 2022.

 

Le chantier en chiffres

• 7 mois de travaux sur deux été (2021 et 2022)
• 15 km de linéaire reconnecté
• 14 000 m3 de rochers mis en place
• Longueur des rampes, de 47 mètres pour la plus petite à 92 mètres pour la plus longue
• 16m de dénivelé rattrapé
• Coût du projet :
- 1 100 000 €HT
- participations de l’Agence de l’eau (70%) 770 000 €HT, du Département de la Savoie (10%) 110 000 €HT, du CISALB (20%) 220 000 €HT.