Gestion de la puce du canard

Décrite pour la première fois en 1928 aux Etats-Unis, la dermatite du baigneur existe probablement depuis très longtemps. Cependant, elle fait parler d’elle, en France, dans les années 2000 au lac d’Annecy.

Un phénomène connu depuis 1928

Sur le lac du Bourget, le phénomène était connu mais pas évalué. Dans le cadre du plan de gestion du lac et du canal de Savières, le CISALB a entrepris de réaliser un suivi du nombre de personnes touchées chaque saison estivale. Pendant deux années, des stagiaires ont comptabilisé sur les plages, le nombre de baigneurs ayant été concernés. Ce travail a permis de démontrer que, bien que moins touché que le lac d’Annecy dans les années 2000, le lac du Bourget était bien concerné par cette problématique.

Agir à tous les niveaux

Le cycle de cette dermatite concernant les populations de canard colverts, les populations de limnées et les baigneurs, une stratégie de lutte comprenant ces trois axes est indispensable.

STOP au nourrissage des oiseaux

Des panneaux informant le public de l’interdiction de nourrir les canards ont été installés. En effet, le nourrissage des oiseaux facilite leur sédentarisation et augmente donc le risque qu’ils contaminent les plages. La population de canard colvert fait l’objet d’un comptage annuel, de même que le nombre d’oiseaux chassés. Des tirs de prélèvement complètent cette régulation de la population.

Hersage pour réduire le nombre d'escargots sur les plages

Afin de réduire au maximum les populations de limnées présentes sur les plages, Grand Lac entreprend des actions d’hersage mécanique des fonds à l’aide de pelles mécaniques et de bateaux. Le brassage du fond fait disparaitre les mollusques et donc le risque qu’ils libèrent des cercaires. Ces actions ne sont pas de nature à menacer la population de ces escargots d’eau douce présents dans le lac. Il est d’ailleurs indispensable de recommencer chaque printemps cette action car les mollusques recolonisent rapidement les zones de baignade.

Depuis quelques années, un travail avec un spécialiste des mollusques a été réalisé afin d’améliorer ces opérations d’hersage. Plusieurs types de matériels et de méthodes ont été comparés et une cartographie plus précise des zones à herser a été mise en place.

Malgré ces efforts, la dermatite cercarienne perdure et il est donc important d’informer le public et de lui communiquer les bons gestes pour se prémunir.

Se baigner, oui, mais en appliquant les recommandations

Des panneaux d’information ont été installés sur les cabanes des Maitres-Nageurs Sauveteurs au bord des plages du lac du Bourget. Ceux-ci permettent au public de mieux connaitre le phénomène et d’appliquer les bons gestes pour se prémunir. Des articles paraissent régulièrement dans la presse régionale dans cette même optique de connaissance de la problématique.

La collectivité a besoin du retour de terrain du public lorsqu’il a été dérangé par la dermatite. Ces chiffres précieux permettent d’affiner les connaissances et d’améliorer les réponses mises en place. C’est pourquoi le CISALB met à disposition du public, ci-contre, un formulaire d'enquête permettant de signaler la dermatite du baigneur. Le CISALB travaille également en collaboration avec 8 pharmacies autour du lac qui comptabilisent le nombre de personnes touchées.

Les bons réflexes consistent à :

  • Eviter de se baigner longtemps dans des eaux chaudes et peu profondes (raison pour laquelle les enfants sont souvent touchés),
  • Se doucher et se sécher avec une serviette dès la sortie de l’eau.
  • En cas de démangeaisons, n’hésitez pas à appliquer du froid et/ou à consulter une pharmacie.

Une nécessaire adaptation

Il est probablement impossible d’éradiquer totalement cette affection. Les désagréments qu’elle procure ne doivent pas nous faire oublier que le lac du Bourget n’est pas une piscine mais bien un milieu naturel riche en biodiversité.

Définitions

Dermatite du baigneur