Travaux de protection et restauration du Nant Petchi - 2025-26

A la suite des 2 premières tranches de travaux réalisées en 2015 et 2016, ce sont les travaux du dernier tronçon du Nant Petchi qui ont débuté fin juin 2025.

Le Nant Petchi, toute une histoire...

Le Nant Petchi est un petit cours d’eau torrentiel, affluent rive droite de la Leysse, dont le bassin versant couvre 8,6 km² au carrefour de la Bémaz (limite amont des zones urbanisées et débouché dans la plaine). C’est un torrent qui écoule les eaux de la face ouest d’une partie du plateau de la Feclaz sous la croix du Nivolet.

Historiquement, il prend sa source sur la commune de Vérel-Pragondran, puis s’écoule le long de la limite communale St-Alban-Leysse/Bassens, avant de poursuivre son cours sur la commune de Bassens puis celle de Chambéry.

Avant le 17ème siècle, le Nant Petchi n’avait pas de confluence avec la Leysse. Il se perdait dans les marais en pied de coteau, à l’emplacement des actuelles zones d’activités économiques situés sur les communes de Saint Alban-Leysse et Bassens.

Puis, le Nant Petchi a été canalisé depuis le sommet de son cône de déjection (débouché de la partie encaissée sur le versant de la montagne et arrivant dans la plaine) pour alimenter une série de moulins. Son lit a été entièrement artificialisé, canalisé et même perché sur une levée de terre, au dessus des terrains avoisinants (zones habitées aujourd’hui). Le Nant Petchi rejoignait alors le canal de Mérande qui provenait du lieu-dit « le bout du monde » sur la Leysse, aujourd’hui inactif et partiellement disparu, pour se jeter dans la Leysse au droit du Quai Charles Ravet à Chambéry.

Lors du creusement du tunnel des monts (voie rapide urbaine de Chambéry), un réseau évacuant le Nant Petchi a été installé dans le tube nord (sens Albertville-Aix les bains), le conduisant ainsi de l’autre côté des Monts avec un rejet dans la Leysse au droit de la gare de Chambéry. Par la suite, les moulins ont disparu seul le ruisseau canalisé a subsisté.

Protéger le territoire des crues du Nant Petchi

Dans le cadre du schéma directeur de protection contre les crues du bassin chambérien, la collectivité a engagé des études sur le Nant Petchi pour trouver les solutions permettant de protéger le territoire des crues du torrent. La solution la plus efficace est de collecter les écoulements de crues importantes en tête du cône de déjection, à la sortie du versant de la montagne, et de les amener à la Leysse par un tracé le plus court possible et à la taille de la crue centennale.

Le lit du Nant pouvait laisser passer environs 2m3/s, or, la crue centennale a été estimée à 15m3/s, soit 7,5 fois plus que ce que le lit artificiel et historique du torrent était capable de laisser passer.

La seule solution pour que le Nant puisse rejoindre la Leysse au plus vite dans un lit à la bonne taille a été de le faire passer dans un « dalot » souterrain, sorte de gros tuyau carré, qui mesure 2,8m par 2,8m sous la zone commerciale de Saint Alban Leysse et Bassens. C’est à l’image des « cadereaux » réalisés dans le sud de la France et notamment dans la ville de Nîmes. Ainsi, la collectivité a entamé les travaux du Nant Petchi de l’aval vers l’amont (logique de non-aggravation amont/aval).

Les 2 premières tranches du Nant Petchi ont fait l’objet de travaux en 2015 et 2016, et sont désormais achevées. Le torrent est donc capté au pied du versant au début de la zone artisanale et commerciale et dirigé vers la Leysse. Il restait le dernier tronçon à réaliser, depuis la sortie du lit encaissé dans la montagne et le dalot achevé en 2016. Ce linéaire est particulièrement inquiétant, puisque c’est là que le lit est perché sur une levée de terre, suspendu au dessus d’habitations toutes proches et qu’il a déjà par le passé causé des inondations.

Creusement du nouveau lit dans la plaine des Contours©Cisalb
Creusement du nouveau lit dans la plaine des Contours

Un nouveau lit, une coulée verte en zone urbanisée

L’objectif de l’aménagement de ce dernier tronçon, est de permettre au Nant Petchi :

  • D’écouler la crue centennale dans un lit suffisamment grand,
  • De s’écouler sur une pente naturelle, sans être obligé de le percher ou de l’endiguer c’est-à-dire de le tenir dans un lit avec des barrages de chaque coté (ce qui crée un risque supplémentaire en crue),
  • De s’écouler dans un lit plus grand intégrant un espace écologique adapté, une coulée verte pérenne et biodiversifiée au milieu des zones urbanisées.

Un nouveau lit va donc être tracé entre la sortie des gorges et l’entrée du dalot achevé en 2016. Ce nouveau lit va serpenter entre les maisons, le long des champs agricoles. De nombreuses difficultés jalonnent ce chantier en raison de :

  • Sa situation en zone urbaine, travail à proximité immédiate d’habitations
  • Le croisement de nombreux réseaux complexes dont l’électricité, le gaz et surtout le pipeline qui transporte des produits pétroliers (Gasoil, Essence, Kérosène…) sous haute pression
  • Le croisement de la RD9 qui nécessite la construction d’un nouveau pont
Déviation du pipeline qui croise le nouveau lit du Nant Petchi©Cisalb
Déviation du pipeline qui croise le nouveau lit du Nant Petchi

       

Définitions

Crue centennaleLa trame verte et bleueAval et amontPAPI : Programme d’Actions de Prévention des Inondations

Le chantier en chiffres

• Coût : 1 980 000€HT financement par l'État à 50% dans le cadre du PAPI et 10% au titre du Fond vert et Agence de l'eau RMC à 20% et Grand Chambéry à 20%
• 1 200m de torrent sécurisés et renaturés
• 5 ans d'étude et démarches réglementaires et 7 mois de chantier