La galerie de l'Epine

Un aménagement unique, de 12 km de long, à travers la montagne de l'Epine.

Un chantier titanesque pour sauver le lac

A l’aube des années 1960,

Le lac du Bourget montre des signes inquiétants d’un mal nouveau : l’eutrophisation. Les algues prolifèrent, les touristes fuient une eau de plus en plus trouble et les pêcheurs regardent avec inquiétude leurs filets désespérément vides.

En 1972,

Se dessinent les traits d’un projet titanesque : pour sauver le lac, élus et ingénieurs imaginent l’impensable, dériver vers le Rhône les eaux usées épurées des deux agglomérations.

Le parti retenu est d’améliorer les stations d’épuration de Chambéry et d’Aix-les-Bains et d’exporter leurs eaux ainsi traitées vers un milieu capable de supporter le rejet. Pour son débit et sa proximité, le Rhône est préféré à l’Isère.

En 1974,

Les tunneliers sont au travail et, malgré des conditions parfois difficiles ; six ans plus tard, le Préfet de la Savoie ouvre la vanne et libère ainsi le lac d’un immense fardeau.

Travaux de la galerie - 1978©cisalb
Travaux de la galerie - 1978

Un aménagement porté par 2 hommes d'exception

C’était dans les années 1970. Deux hommes s’apprêtaient à s’allier pour combattre le même ennemi : la pollution du lac.

D’un côté, Jean Blanc, alors président du SIAURC, aujourd’hui Chambéry métropole. De l’autre, André Blin, son homologue aixois, à la tête du SILB devenu la CALB. Ensemble, ils allaient donner vie à un projet colossal de dépollution du lac du Bourget.

Des études préalables jusqu’à l’inauguration de la galerie en 1980, il aura fallu dix ans de persévérance. Ils ont dû convaincre de la nécessité de l’opération, mobiliser les hommes et les moyens tout en faisant face aux difficultés financières, techniques et réglementaires. Autant dire que sans courage ni ténacité, le sauvetage du lac n’aurait jamais été mené à bien. Jean Blanc et André Blin n’en manquaient pas.

Quand il a fallu trouver des financements, André Blin est parti une semaine à Paris faire le siège des ministères pour obtenir les subventions. Résultat : 80 % des 170 millions de francs dépensés dans ce gigantesque projet provient de l’Etat.

 

André Blin©cisalbAndré Blin
Jean Blanc©cisalbJean Blanc

Une galerie de 12 km sous la montagne de l'Epine

Cette galerie est la clef de voûte de la plus vaste entreprise de restauration lacustre jamais menée en France.

Creusée dans la montagne de l’Epine, l’ouvrage permet de dériver vers le Rhône les rejets épurés des stations d’épuration de Chambéry, d’Aix-les-Bains et du Bourget-du-lac.

  • Longue de 12,2 km,
  • La galerie parcours un dénivelé de 10 m avec une section de 5 m²
  • Le débit rejeté dans le Rhône à La Balme est en moyenne de 800 litres par seconde.

Les eaux épurées des 3 stations d’épuration sont ainsi acheminées par des conduites jusqu’à l’entrée de la galerie qui se trouve sur la commune du Bourget-du-Lac.

Canalisations des eaux traitées vers la galerie©cisalb
Canalisations des eaux traitées vers la galerie

Pas d'altération pour la qualité du fleuve Rhône

Depuis 1980, le rejet de la galerie fait l’objet d’un suivi régulier, réalisé par l’Université de Savoie.

  • Les analyses d’eau effectuées sur le Rhône en amont et en aval du rejet de la galerie ne montrent pas d'altération notable de la qualité du fleuve.
  • Des résultats qui confirment l'effet bénéfique de la dilution du rejet de la galerie (débit de 0,8 m3/s) dans le Rhône (débit du fleuve : 300 à 400 m3/s).

Toutefois, les deux agglomérations n’entendent pas se satisfaire de ces résultats positifs pour tourner le dos au Rhône. Des efforts réguliers sont entrepris pour améliorer la qualité du rejet.

La modernisation de l'usine de dépollution des eaux de Chambéry métropole (35 M€) a contribué à améliorer la qualité des eaux épurées rejetées dans le Rhône. Les bassins de stockage-restituion des eaux pluviales issues des réseaux unitaires avant traitement contribueront pleinement à la continuelle amélioration de nos rejets.

1972

Les spécialistes affichent l’objectif : diminuer de 95% les rejets de phosphore dans le lac.